Qu'est-ce qui pèse dans le bilan carbone de notre alimentation ?

Le bilan carbone de l’alimentation correspond à la contribution des systèmes alimentaires au changement climatique par l’émission ou le stockage des gaz à effet de serre. Depuis la production agricole jusqu’à l’estomac, toutes les étapes contribuent dans des proportions variées à ce bilan carbone.

La production agricole : grande productrice de gaz à effet de serre

Contrairement à une idée reçue, le nombre de kilomètres parcourus n’est qu’une très mauvaise indication du bilan carbone de son alimentation. En effet, le transport est d’importance secondaire devant le mode de production agricole.

Pour la France métropolitaine, la production agricole compte pour 57 % des émissions de gaz à effet de serre contre 17 % pour le transport dont 11 % entre le commerce et le domicile. En effet, la production de gaz à effet de serre par kilogramme transporté et par kilomètre parcouru est plus faible lorsque le transport est réalisé par un camion rempli comparé à une voiture de particulier transportant quelques kilogrammes de nourriture du supermarché à la maison. Se fournir dans des commerces de proximité et limiter l’usage de la voiture pour ses courses est donc un levier important pour améliorer son bilan carbone.

L'agriculture et l'élevage

Photo d'un tracteur rejetant des aérosols sur un champ

Tracteur diffusant des engrais sur un champ de maïs

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Pour l’agriculture, un quart des émissions mondiales de gaz à effet de serre est dû aux activités agricoles. Les productions hors saison de fruits et légumes ont évidemment un très mauvais bilan carbone : soit parce qu’elles viennent de loin, soit parce qu’elles sont produites localement mais dans des serres chauffées consommant beaucoup d’énergie. Les élevages bovins quant à eux contribuent à près de 50 % du bilan carbone de l’agriculture française. Ceci est dû en particulier à l’émission de gaz à effet de serre (méthane et protoxyde d’azote) par le système digestif des animaux et leurs déjections.

L’autre grande contribution agricole vient des engrais minéraux de synthèse demandant des énergies fossiles pour leur fabrication et libérant, une fois au sol, une part importante de l’azote qu’ils contiennent dans l’atmosphère sous forme de protoxyde d’azote (un gaz à effet de serre).

Samuel Rebulard, ingénieur agronome, agrégé de sciences de la vie et de la terre, enseignant à l’université Paris-Saclay

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