Pourquoi les religions ont-elles autant d'interdits alimentaires ?

Selon les religions ou les croyances, les interdits alimentaires peuvent être temporaires ou permanents, concerner tous les animaux ou juste une catégorie, avec à chaque fois des motivations complexes.

Il existe des interdits alimentaires dans diverses religions

Certains adeptes ne mangent jamais de porc, d’autres ne mangent pas de viande à certaines périodes de l’année. Une civilisation entière, comme les hindouistes, s’abstiendra de manger ce qu’il est nécessaire de tuer auparavant. En Afrique centrale, certains animaux, comme la vipère, sont réputés dangereux pour certaines catégories de personnes (les femmes et les enfants) et ne seront consommés que par des hommes âgés.

Selon les religions, les interdits alimentaires peuvent concerner des étapes cruciales du cycle de vie, par exemple la gestation, la puberté, ou le deuil. Absorber certains types d’aliments au statut symbolique particulier, se révélera alors dangereux pour l’individu. La rupture de l’interdit peut parfois entraîner le malheur de ses proches, ou de son enfant à venir. Dans tous les cas, enfreindre un interdit alimentaire est suivi de conséquences dramatiques, de malchance, de maladie.

Les interdits alimentaires ne peuvent pas s’expliquer pour des causes diététiques ou physiologiques. Difficile de dégager les raisons de leur existence dans une société donnée, les motivations en sont complexes, liées aux conceptions métaphysiques du groupe. Ce qui rend d’autant plus frappant leur universalité.

Serge Bahuchet, professeur au Muséum national d’Histoire naturelle. Spécialiste d’ethnoécologie, il étudie les relations des sociétés humaines avec l’environnement naturel. Ses principaux terrains de recherche sont l’Afrique centrale, la Guyane et le Mexique.

    Quoi de neuf au muséum ?
    Retrouvez nos actualités et nos dossiers thématiques pour mieux comprendre l'humain et la nature.